Sociétés de Cautionnement Mutuel

Les Sociétés de Cautionnement Mutuels (SCM) constituent une excellente alternative pour le financement de l’entrepreneuriat en zones rurales et semi-urbaines. Elles sont une réponse à la condition de garantie exigée par les institutions financières (banques, SFD) pour l’accès aux crédits, par la mise en place d’un fonds de cautionnement mutuel autogéré servant de caution pour tous les membres avec effet levier de 3 à 5.

Une SCM peut être désignée comme un fonds solidaire constitué par une coopérative d’entrepreneurs qui accompagne ses membres dans leurs demandes de crédits en leur fournissant une garantie financière à partir d’un fonds de cautionnement auquel le membre prend part. Les emprunts concernés doivent prendre la forme d’investissements professionnels ou de dépenses d’exploitation dans le corps de métier de la coopérative. Cela signifie qu’en tant que garante, la SCM s’engage à partager le risque de non-remboursement du crédit accordé à ses membres par le SFD. Son objectif est de faciliter l’obtention des crédits adaptés aux besoins des membres par le cautionnement et de leur apporter l’appui-conseil dans la gestion de leurs crédits pour garantir la rentabilité de leurs investissements.

A l’issue de la tenue de l’Assemblée Générale Constitutive, les membres d’une SCM mobilisent solidairement le capital servant de caution financière pour les emprunts de chaque membre, à verser dans un compte ouvert à cet effet au sein d’une IMF. Le montant de la part au fond de cautionnement est fixé suivant la capacité financière de tous les membres, femmes, jeunes, personnes économiquement défavorisées à pouvoir aisément s’en acquitter. La signature des conventions entre une SCM et une IMF précise les termes de l’accord de partenariat et les conditions d’utilisation du fonds de cautionnement comme garantie pour les crédits des membres de la SCM. Une commission spécialisée d’engagement et de crédit collecte et analyse les besoins en crédit des membres en vue d’en définir une liste objective en accord avec le comité de gestion, d’éventuels arbitrages motivés à l’intention des membres demandeurs avant la transmission à l’IMF partenaire. L’IMF partenaire s’assure de la destination du crédit aux membres
demandeurs qui en porteront la responsabilité du bon remboursement. L’on procède ensuite à des renforcements de capacités des membres des organes de gouvernance, des sensibilisations à l’éducation financière notamment sur l’épargne et le crédit dans le but d’outiller les membres des organes de gouvernance sur leurs responsabilités et les outils pratiques de la gestion quotidienne de la SCM pour garantir l’appropriation. Suivant un
cycle annuel, le fonctionnement de la SCM est évalué et les principales activités de l’année suivante sont programmées avec la participation de l’ensemble des membres.

En 20 mois de mise en œuvre de la ^phase pilote voici quelques résultats de la première campagne agricole 2022-2023:

  • 22 SCM sont mises en place et opérationnelles (sur un objectif de 15 SCM) ;
  • 45% des SCM sont constituées uniquement de femmes ;
  • 560 entrepreneurs ont bénéficié de l’appui à travers leurs organisations dont 324 femmes (57%) et 200 jeunes (35%).
  • 57 793 euros (soit 37 909 722 FCFA) de fonds responsables mobilisés par les coopératives d’entrepreneurs soit l’équivalent de la subvention qui leur a
    été accordée pour abonder leur fonds de cautionnement.
  • Au titre de la campagne 2022-2023, un montant de 217 308 euros (soit 142 544 703 FCFA) de crédits débloqués par 4 SFD au bénéfice des SCM. Ce montant des crédits levés représente également 124% du coût total du projet SCM appuyé par Enabel.